Relever les défis environnementaux pour les filières cotonnières d’Afrique de l’Ouest et du Centre

L’extension de la culture cotonnière en Afrique de l’Ouest et du Centre entraîne des conséquences négatives pour l’environnement au niveau des changements climatiques, de la baisse de la diversité biologique et de l’accélération de la désertification. Outre la baisse des superficies boisées et la mo...

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Published inBiotechnologie, agronomie, société et environnement no. 4
Main Authors Abdoulaye Abou Abba, Jean-Luc Hofs, Guy Mergeai
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Université de Liège 01.01.2006
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ISSN1370-6233
1780-4507

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Summary:L’extension de la culture cotonnière en Afrique de l’Ouest et du Centre entraîne des conséquences négatives pour l’environnement au niveau des changements climatiques, de la baisse de la diversité biologique et de l’accélération de la désertification. Outre la baisse des superficies boisées et la mort de différents animaux liée à l’emploi de pesticides, il apparaît que les itinéraires techniques pratiqués sont à l’origine de la dégradation de la fertilité des sols à travers leur érosion et la minéralisation accélérée de leur matière organique. étant donnée l’importance socio-économique majeure du cotonnier dans les systèmes de production, il est indispensable d’évoluer vers des systèmes à la fois plus durables et plus productifs. La réalisation de cet objectif implique des changements drastiques à plusieurs niveaux dans le fonctionnement des systèmes agraires cotonniers. Il s’agit principalement de l’application de techniques de lutte anti-érosives à l’échelle des parcelles et des terroirs et de la restauration-amélioration du statut organique des sols. Pour ce faire, l’introduction de l’arbre dans les systèmes agraires et une véritable intégration agriculture-élevage en vue de produire et utiliser plus de fumure organique paraissent incontournables. à terme, le développement de systèmes de culture sous couvert végétal permanent semble être la solution technique la mieux adaptée aux problèmes d’érosion et de chute de la teneur en matière organique des sols ; ces systèmes permettent en effet une stabilisation et une amélioration durable des rendements et constituent une opportunité d’intensification des pratiques d’intégration agriculture-élevage. L’application de ces nouvelles techniques implique des changements importants au niveau de la gestion des ressources naturelles des terroirs afin de garantir une juste rémunération des investissements consentis par les producteurs en termes d’améliorations foncières (installation de haies, de brise-vent, de couvert végétal permanent, etc.) et d’éviter l’impact négatif des animaux en divagation et des feux de broussesur la biomasse produite. Ceci suppose des actions au niveau de la sécurisation foncière des producteurs, de la gestion des feux de brousse et de la résolution des conflits potentiels entre agriculteurs et éleveurs transhumants. La rentabilité des systèmes cotonniers dépend également d’une maîtrise efficace aux meilleurs coûts des ravageurs pour faire face au développement de résistances aux pesticides (notamment aux pyréthrinoïdes). La solution par les plantes génétiquement modifiées fait l’objet de débats avec des attitudes différentes d’un pays à l’autre. Les réponses possibles aux défis environnementaux auxquels les filières cotonnières se trouvent confrontées sont discutées dans la présente communication. Taking up the environmental challenges of the cotton production and marketing chains in Western and Central Africa. The extension of cotton cultivation in Western and Central Africa involves negative consequences for the environment on the level of the climatic changes, the reduction of biological diversity and the acceleration of desertification. In addition to the fall of wooded areas and the death of various animals related to the use of pesticides, it appears that the current production practices are at the origin of the degradation of the soil fertility through erosion and accelerated mineralization of the organic matter. Being given the major socio-economic importance of the cotton crop in the farming systems of these areas, it is essential to evolve to systems that are at the same time more sustainable and more productive. The achievement of this objective implies drastic changes on several levels in the operation of the cotton agrarian systems. These changes concern mainly the application of anti-erosive techniques and the restoration/improvement of the soil organic content. With this intention, the introduction of the tree into the agrarian systems and a true integration of agriculture and animal breeding in order to produce and use more organic manure appear impossible to circumvent. In the long term, the development cropping system under permanent vegetable cover seems to be the technical solution best adapted to the problems of erosion and fall of the soil organic matter content; these systems allow indeed a stabilization and a durable improvement of the yields and should favour the application of intensified practices regarding the integration of agriculture and animal breeding. The application of these new techniques implies important changes on the level of the natural resources management in order to guarantee a right remuneration of the investments made by the producers in terms of land improvements (installation of hedges, windshield, permanent vegetable cover, etc.) and to avoid the negative impact on the produced biomass of the animal divagation and bush fires. This supposes actions on the level of the land security of the producers, management of the bush fires and resolution of the potential conflicts between farmers and transhumant stockbreeders. The profitability of the cotton systems also depends on an effective control at the best cost of the pests to face the development of resistances to pesticides (in particular to pyrethrinoids). The solution by the genetically modified plants is the subject of debates with different attitudes from a country to another. The possible answers to take up the environmental challenges to which the cotton production and marketing chains are confronted are discussed in the present communication.
Bibliography:volume 10 (2006)
numéro 4
Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2006 10(4), p. 351–359
ISSN:1370-6233
1780-4507