Évaluation d’un programme de nutrition personnalisé, dans l’amélioration de la fragmentation de l’ADN spermatique chez l’homme hypofertile

L’infertilité représente un réel problème de santé publique. En France 18 à 24 % des couples ne parviennent pas à concevoir après 12 mois d’arrêt de la contraception. Dans 40 % à 50 % des cas, l’homme est porteur de la cause principale ou contributive, dont une majorité d’origine idiopathique. L’inf...

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Published inNutrition clinique et métabolisme Vol. 34; no. 1; p. 80
Main Authors Mahbouli, S., Lameignere, E., Dupont, C., Elfassy, Y., Mauger-Brouet, D., Cassuto, G., Levy, R.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2020
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ISSN0985-0562
1768-3092
DOI10.1016/j.nupar.2020.02.412

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Summary:L’infertilité représente un réel problème de santé publique. En France 18 à 24 % des couples ne parviennent pas à concevoir après 12 mois d’arrêt de la contraception. Dans 40 % à 50 % des cas, l’homme est porteur de la cause principale ou contributive, dont une majorité d’origine idiopathique. L’infertilité masculine pourrait être expliqué en partie par l’impact de l’environnement tel que la pollution et les perturbateurs endocriniens. L’évolution des styles de vie tels que la sédentarité ou le manque d’activité physique pourrait également être impliquée. Parmi ces facteurs, la nutrition constitue un élément essentiel, qui pourtant a été longtemps négligé. En effet, plusieurs études ont mis en évidence l’effet délétère de certains comportements alimentaires pour les fonctions de reproduction masculine. La nutrition est aujourd’hui devenue, un sujet de recherche majeur afin de mieux appréhender le rôle de l’alimentation en général et des nutriments en particulier, sur la fertilité masculine. L’objectif de l’étude était d’associer un programme personnalisé de recommandations nutritionnelles et de style de vie et de moduler le stress oxydant par la prise d’un complément alimentaire adapté. L’effet de cette prise en charge sur la qualité spermatique a été évaluée en mesurant le taux de fragmentation de l’ADN spermatique. Ce programme de nutrition personnalisé a été proposé aux patients dans le cadre d’un développement d’une application mobile, dédiée pour les hommes hypofertiles. Un total de 69 patients présentant une infertilité supérieure à 12 mois ont été recrutés dans 2 centres d’investigation et 46 ont été suivis pendant 15 semaines d’accompagnement personnalisé. Le critère principal a été évalué via la mesure du pourcentage de fragmentation de l’ADN spermatique mesuré par la méthode TUNEL. Le programme de suivi est constitué: d’un accompagnement alimentaire personnalisé en fonction du phénotype et du génotype du patient: analyse de 23 variations génétiques liées au métabolisme énergétique. En parallèle, la composition corporelle des patients a été analysé par impédancemétrie. Sur 35 patients, 32 répondent à la prise en charge et présentent une baisse importante de la fragmentation de l’ADN spermatique, avec une diminution de 50 % (p<0,05). Les patients avec un indice de masse corporelle (IMC) >25kg/m2 présentent une perte de poids de l’ordre de 3kg, dont plus des 75 % de masse grasse et de l’ordre de 1,3kg de tissu adipeux viscéral. En revanche, les patients avec un IMC<25kg/m2 perdent moins de poids, seulement 1,6kg mais essentiellement, 80 % de masse grasse dont 0,5kg de tissu adipeux viscéral. Ce travail original nous a permis d’observer que le taux de fragmentation de l’ADN spermatique après un programme de suivi nutritionnel personnalisé est significativement diminué. En outre, cette étude montre un impact intéressant d’une alimentation adaptée sur les paramètres anthropométriques. Une bonne observance et un fort taux de satisfaction des patients sont aussi constatés, corroborés par le bénéfice secondaire relevé sur la perte de poids et le remodelage corporel.
ISSN:0985-0562
1768-3092
DOI:10.1016/j.nupar.2020.02.412