Impact de l’aluminium sur la fertilité masculine et la fragmentation de l’ADN spermatique

Ce travail est une synthèse de la thèse du Dr Ghazi et est basée sur une revue systématique de la littérature et une étude clinique observationelle transversalle en cours de publication. Au cours des cinq dernières décennies, la concentration en spermatozoïdes a diminué de 50 % dans la population ma...

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Published inMorphologie Vol. 108; no. 363; p. 100819
Main Authors Klein, Jean-Philippe, Ghazi, Mohamed, Belaud-Rotureau, Marc-Antoine, Pelissier, Carole, Presles, Emilie, Telouk, Philippe, Sabido, Odile, Bitounis, Dimitrios, Lambert, Claude, Harzallah, Ines, Aknin, Isabelle, Mery, Lionel, Escoube, Raphaëlle, Cottier, Michèle
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2024
Subjects
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ISSN1286-0115
DOI10.1016/j.morpho.2024.100819

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Summary:Ce travail est une synthèse de la thèse du Dr Ghazi et est basée sur une revue systématique de la littérature et une étude clinique observationelle transversalle en cours de publication. Au cours des cinq dernières décennies, la concentration en spermatozoïdes a diminué de 50 % dans la population masculine [1]. Parallèlement, l’exposition à l’aluminium a augmenté de manière significative. Une revue systématique de la littérature réalisée sur 40 articles sélectionnés à partir de 111 publications sur le sujet, nous a permis d’évaluer la reprotoxicité masculine de l’aluminium. Dans l’ensemble, elle révèle une toxicité limitée mais réelle de l’aluminium sur le système reproducteur masculin. Cette toxicité se manifeste par une altération modérée de l’épithélium séminifère entraînant une réduction limitée mais significative du nombre de spermatozoïdes dans l’éjaculat. Le mécanisme de cette toxicité pourrait être la génération d’un stress oxydatif au niveau des testicules. Par ailleurs, l’aluminium semble s’accumuler au sein de la tête du spermatozoïde [2] à proximité de l’ADN spermatique [3]. Nous avons évalué le lien entre la concentration d’aluminium et la fragmentation de l’ADN dans le sperme de 80 patients effectuant une insémination intra-utérine. Nous avons également évalué l’exposition à l’aluminium des patients à l’aide d’un questionnaire. Aucune corrélation significative entre la quantité d’aluminium dans le sperme et la fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes n’a été trouvée. De même, aucune différence de concentration d’aluminium dans le sperme n’a été trouvée entre les patients exposés à l’aluminium et les autres dans l’une ou l’autre des modalités d’exposition explorées, à savoir : exposition professionnelle, alimentaire, cosmétique ou médicale. L’aluminium présent dans le sperme ne semble pas induire un taux plus élevé de fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes. Toutefois, au vu de la littérature, l’aluminium pourrait être l’un des nombreux toxiques environnementaux contribuant à la baisse de la fertilité masculine observée dans le monde.
ISSN:1286-0115
DOI:10.1016/j.morpho.2024.100819